Espelette envoyé spécial
L'endroit grouille de visiteurs britanniques venus probablement retrouver, dans ce chef-lieu de canton des anciennes Basses-Pyrénées, la trace de Jean-le-Basque, le héros migrateur de Joseph Peyré. A moins qu'ils ne recherchent le Pas de Roland (du nom d'un célèbre touriste pionnier à la triste destinée), étroit défilé de la Nive situé près d'Itxassou, le village voisin. Ou qu'ils se contentent, de se précipiter à l'intérieur de la chocolaterie afin d'y déguster les fameux carrés «au piment».
Un peu à l'écart de cette agitation, juste en face d'un terrain de foot dérisoire qui semble le narguer, le bar-restaurant du Trinquet, plus communément appelé «Chez Doxpi». «Doxpi», c'est Pierre Dospital, dit Peio, quinqua charpenté de 27 sélections et vingt ans à la tête de la mêlée de l'Aviron Bayonnais. Il en a d'ailleurs repris les rênes avec l'ex-centre Christian Belascain. D'Azarète à Iraçabal, d'Ondarts à Lascubé, les piliers montagnards ont imposé leur loi à des adversaires souvent plus costauds. «Le Basque est petit, trapu, mais très solide, explique Peio Dospital. Surtout, il possède un mental hors du commun. Défi et affrontement lui sont des notions familières. Combien de fois a-t-on vu ici des premières lignes reculer de sept à huit mètres face à des piliers de 85 kilos qu'elles pensaient manger tout crus?» Le secret des Basques tient dans la pratique de ces jeux ancestraux, nés des travaux ruraux: «A l'époque, c'était à qui allait piocher la vigne o