Hier à 7 h 45, au large des côtes portugaises, Paul Vatine, 42 ans,
le skipper du trimaran Groupe-André, est passé par-dessus bord. Son coéquipier, Jean Maurel, a pu donner cette information aux organisateurs de la Transat en double «Jacques Vabre Le Havre-Carthagène». Jean Maurel attendait, à califourchon sur un flotteur, l'arrivée des sauveteurs, qui l'ont finalement récupéré hier vers 21 heures. Le trimaran Brocéliande, qui s'était dérouté dans la journée sur zone, avait, lui, reçu l'ordre dans la soirée de reprendre sa route «car les conditions sur zone sont dantesques. Il y a des creux de 10 mètres. D'après ce que nous savons, Paul était à la barre quand le trimaran s'est retourné», affirmait hier soir un membre de l'entourage de Paul Vatine. En fin de journée l'organisateur de l'épreuve, Gérard Petipas, expliquait qu'on devait se rendre à l'évidence et qu'on ne retrouverait plus le marin. L'image qu'il conviendra de garder de Paul Vatine est celle d'un petit Havrais pas bien riche, qui tient très fort la main de son papa menuisier qui n'a jamais pu se payer un bateau qui va sur l'eau.
Un peu poète Le trimaran de Paul Vatine et Jean Maurel s'est retourné hier très tôt dans une mer terrible, entre le Portugal et l'archipel des Açores, et c'est à nouveau un deuil très dur que s'apprête à vivre la marine à voile. Parce que Paul Vatine, qui était un peu un poète, pensait que si la nature a donné une trompe aux éléphants, c'est uniquement pour qu'ils se douchent. C'est l'un de