Buenos Aires, de notre correspondante.
Le rugby joue les trouble-fête. A la veille de l'élection présidentielle de dimanche (lire en page 12), le pays se découvre une ferveur pour l'ovalie. Certes, d'habitude le rugby ne soulève guère les passions et arrive loin derrière le foot. S'il a sa place dans ce pays de sportifs, on ne peut le qualifier de populaire. Supporters et joueurs proviennent en majorité des classes aisées qui semblent l'avoir adopté pour se distinguer des «ringards» du foot. Les principaux clubs se situent dans l'élégant quartier de San Isidro, au nord de Buenos Aires.
Mais quand un sport, quel qu'il soit, est présent dans une Coupe du monde sous les couleurs nationales, les Argentins s'enthousiasment. On trouve à Buenos Aires plusieurs pubs irlandais. Non pas que la ville abrite une importante colonie, mais parce que les Portenos aiment leur pénombre, leurs boiseries et leur décor marin. Au Down Town, en pleine city portena, mercredi ne fut pas tout a fait comme les autres. Après les neuf minutes d'arrêt de jeu et ces derniers instants au bord du in goal argentin, ce fut l'exultation. Il y avait de quoi. La victoire de Lens est la plus significative de l'histoire du rugby argentin.
De temps à autre, une victoire déclenche les passions. Comme en 1992 à Nantes contre la France" Mais le succès contre l'Irlande est d'autant plus inattendu que les Pumas, avant le départ, avaient connu une nouvelle crise. Deux coaches avaient claqué la porte au profit du Néo-Zélanda