Cardiff, envoyée spéciale.
Les Gallois ont un rêve face aux Australiens: rééditer leur exploit de la première Coupe du monde. En 1987, ils s'étaient hissés en demi-finale, avant de tomber face aux All Blacks. Mais ils sont conscients d'avoir peu de chances de venir à bout d'une équipe qui a battu quatre fois les Néo-Zélandais, en cinq matchs, en 1999. Surtout après leur défaite face aux Samoans" Alors, ils espèrent tirer leur révérence avec les honneurs; c'est la moindre des choses quand on a le rare plaisir de jouer à domicile dans un stade de 72 500 places sans un siège vide. Le XV au poireau s'emploie donc à résister, maniant un subtil mélange de guerre psychologique et de diplomatie.
La presse locale se charge de la première et reproduit les diatribes des gazettes australiennes. Neil Jenkins sera ainsi certainement ravi d'apprendre qu'on le traite de «plus piètre ouvreur du monde», incapable de faire une passe et tout juste bon à taper du pied.
Pour la diplomatie, c'est Graham Henry qui s'y colle. Le coach néo-zélandais du poireau s'est ainsi bien gardé d'aligner Jason John-Hugues, Gallois d'origine australienne. Sa nouvelle recrue avait pourtant remplacé le centre Gibbs dans le match d'ouverture arraché aux Pumas. John-Hugues ne figure même pas sur le banc. Henry lui préfère l'ailier Allan Bateman, pourtant convalescent. «Bateman relève de blessure mais il peut jouer aussi bien à l'aile qu'au centre», s'est justifié l'entraîneur.
Aligner John-Hugues, en pleine forme, fa