Samedi à Las Vegas, pour le troisième come-back de sa carrière, Mike
Tyson avait un look de jeune premier. Ou, plus précisément, celui, épuré, qu'il offrait lors de ses premiers combats professionnels, il y a presque quinze ans: cheveux courts, short noir, pas de chaussettes dans les chaussures. Mais beaucoup d'encre a coulé depuis 1985. Le jeune voyou reconverti est devenu le plus jeune champion du monde poids lourds et l'un des plus talentueux de l'Histoire; une star planétaire et richissime, avant de sombrer dans la facilité et la défaite (Douglas en 1990), puis de retourner d'où il venait: en prison. Depuis (1991), il est dit qu'un combat de Mike Tyson ne peut plus être un combat ordinaire.
Oreille arrachée. Il y eut d'abord le difficile chemin de la reconquête, qui l'a vu se heurter par deux fois à Donovan Ruddock (1991); puis le premier retour après trois ans de prison pour viol , une mascarade de quelques secondes face à un figurant (Peter McNeeley), mais avec toute la bienveillance du boxing-business, tout heureux de retrouver sa vache à lait, dragueuse d'audience. Il y eut surtout cette oreille de Holyfield arrachée par dépit et lassitude un soir de juin 1997, la suspension d'un an qui s'est ensuivie et le deuxième come-back, face au Sud-Africain Frans Botha, avant un nouveau court séjour (trois mois et demi) derrière les barreaux pour une bagarre.
Et, enfin même si le mot de la fin n'a pas encore été écrit , ce troisième retour, samedi face à Orlin Norris, un an