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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Derrière le pilier. Bébé Quinnel ne donne pas sa part au clebs. Serge Simon, ancien international, pilier de l'équipe anglaise de Gloucester, raconte la Coupe du monde pour «Libération».

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publié le 25 octobre 1999 à 1h19

Les diables rouges de Gallois ont donc été un peu courts des pattes

arrière. Mais qu'il est apaisant de voir le physique de certains de ces dragons! Gras. Ils sont gras. Enveloppés. Rondouillards. Confortables. Ils ont le côté rassurant de la quarantaine mais à 20 piges. Quand on voit le bébé Quinnel! Près des 2 mètres mais accusant 120 barres sur la balance (quand il arrive à en coincer une pour accepter ses hommages). Alors, forcément, ça déborde un peu.

Pas le modèle américain, résultat d'un travail de chaque instant à coups de pizzas, de pop-corn et de Coca-cola. Là, ça déborde pas, ça dégouline. Style: tu serres la main, tu t'enfonces. Non, chez bébé Quinnel, on sent bien qu'on a affaire à un raide, un dur, un molosse. Avec épaules de déménageur breton, biceps de docker marseillais et cuissots de poulet de Bresse. Mais le tout légèrement beurré. Légèrement recouvert de saindoux. Le petit bourrelet au-dessus du short qui dessine une courbe discrète mais si révélatrice pour les connaisseurs.

Et le bébé Quinnel n'était pas le seul, le jour de la distribution. Le talonneur, Gary, qui ne doit pas laisser sa part au clebs. Puis les deux remplaçants de devant, qui avaient, eux aussi, la peau du bide un peu épaisse. A l'heure des grandes inquiétudes, des grandes interrogations pour des lendemains qui chanteraient un peu moins bien que ces impressionnants choeurs gallois. A l'heure de la course au physique et au chimique. A l'heure où notre rugby se pose des questions existenti