Dublin envoyé spécial
«L'équipe est en demi-finale, ce serait étonnant que je ne sois pas satisfait!» Jean-Claude Skrela n'a pas voulu faire taire les critiques après la victoire. Mais il les a dites d'une autre manière, avec une façon d'analyste. «Quand on mène 17-0, on n'a pas le droit de relâcher la pression, de se débarrasser du ballon comme on l'a fait trois ou quatre fois. Il faut jouer, car on les a mis en difficulté à chaque fois qu'on l'a fait. Ou alors taper au pied, d'accord, mais en imposant une grosse pression.» Dans les vestiaires, le sentiment d'avoir mieux joué est palpable.
«Des mecs bizarres». Mais, comme les critiques lui pèsent maintenant beaucoup, il a quand même ajouté. «L'équipe est en demi-finale, comme en 1995. Le XV de France n'a donc pas régressé, il est au même niveau, avec deux grands chelems en plus.» Il y avait pour lui un objectif à atteindre. Dans la semaine, il en était hanté. «Il faut que la France reste parmi les nations majeures de ce jeu. C'est mon seul souci, depuis quatre ans. J'ai vu les progrès des autres, j'ai vu les difficultés que nous avons. Il faut s'accrocher.» Après le match, les joueurs avaient l'air un peu plus sereins que lui. Le capitaine, Ibañez, qui disait: «C'est un groupe étrange, avec des mecs bizarres, mais je suis fier d'être leur capitaine. Peut-être qu'on est un groupe très sympathique, qui sait faire plaisir aux Canadiens, aux Namibiens, aux Fidjiens et aujourd'hui aux Argentins. Mais on sait aussi se faire plaisir