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Libération

Jean Maurel revient sur terre.

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publié le 26 octobre 1999 à 0h58

Cinq jours après la disparition de son camarade Paul Vatine, entre

le Portugal et les Açores, Jean Maurel a débarqué à Rotterdam du porte-conteneurs britannique la Caravelle. Le cargo s'était dérouté après le chavirage de leur trimaran Groupe-André entre le Portugal et les Açores. Le navigateur de 38 ans, la voix nouée, a confié: «Pour l'instant, quand j'arrive à dormir, je pense à Paul, mais je rêve qu'on est sur le bateau et qu'on parle. J'ai ses phrases dans la tête. Je ne pense pas tellement à l'accident», a-t-il poursuivi. Puis, évoquant la poursuite de son métier, Maurel en traça les limites: «J'ai fait pratiquement toutes les courses quatre ou cinq fois, c'est vrai qu'arrêter sur un accident c'est terrible. Mais, d'un autre côté, il faut savoir s'arrêter un jour.» Groupe-André avait chaviré jeudi matin, alors que Paul Vatine se trouvait à la barre. Les recherches n'ont pas permis de retrouver le skipper, âgé de 42 ans et l'un des plus expérimentés de la transat Le Havre-Carthagène, qu'il avait remportée deux fois (1993, 1995). Maurel est revenu sur les circonstances du naufrage: «J'ai senti le bateau qui s'arrêtait dans une vague, plongeait dans la vague, et il a chaviré, au début par l'avant et ensuite sur le côté, mais très rapidement. J'avais déjà chaviré il y a dix ans et ça avait été plus lent. Là, ça a été vraiment rapide. Le bateau est passé de 14-15 noeuds à zéro en quelques secondes. Dans la seconde, j'ai compris que Paul n'était plus à bord. Dès que j'ai ouve