Dublin envoyé spécial
Au lendemain de leur défaite, la presse irlandaise a trouvé que les Pumas avaient un coeur de lion. Et de tresser les lauriers de l'équipe d'Argentine poste par poste et mérite par mérite. C'est oublier qu'elle a perdu face aux Français et largement. C'est peut-être aussi du dépit de voir la France, seule des équipes de l'hémisphère Nord, rester dans le dernier carré. L'équipe est parvenue à ce stade sans rencontrer une seule des grandes nations de la compétition, c'est ainsi, ce n'est pas nouveau. En 1995, le XV de France avait dans sa poule le Tonga, la Côte-d'Ivoire et l'Ecosse qui, à l'époque, n'était pas au mieux et n'avait été battue que dans les ultimes minutes du match.
Il faudra donc affronter les All Blacks, jusqu'à présent, meilleure équipe de cette Coupe du monde. Comme en 1995. Pourtant, les Néo-Zélandais, il y a quatre ans, avaient été battus en finale par les Sud-Africains, difficiles vainqueurs de la France au tour précédent. C'est une Coupe du monde et ça ne reflète certainement pas le niveau de chacun des rugbys nationaux.
L'âme légère. C'est ainsi que les Français se préparent. «Quand on est en demi, on ne se pose plus de question, disait hier Jean-Claude Skrela. Ça se gagnera dans les têtes.» La veille, en guise de troisième mi-temps, joueurs et entraîneurs avaient passé une soirée tranquille, sans boire ni chanter, mais en riant beaucoup. «Il faut prendre ça comme un grand plaisir de continuer, dit Jo Maso. On a beaucoup souffert jus