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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Cinq semaines en ballon. L'ailière.De Béziers à Cardiff par la route, visite des lieux, des personnages et des époques qui font le sel du rugby.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h22

Caen, envoyé spécial.

«S'il est une chose dont on a marre, c'est d'être obligée de justifier systématiquement notre féminité. Ce n'est pas parce qu'une fille joue au rugby qu'elle est un garçon manqué. Il y a bien des hommes qui font de la danse ou de la gym. Ça ne change pas pour autant leur personnalité.» Côté féminité, Estelle Sartini, 26 ans, originaire du Mans, n'a pas à se miner. Cheveux blonds en catogan, regard bleu océan et sourire irrésistible, l'ailière de poche du XV de France est ravissante, qui a l'air, en outre, à l'aise dans ses baskets. La moindre des choses pour un prof d'éducation physique et sportive.

Sans sa vocation d'ailleurs, cette footeuse de formation ­ elle a débuté à 16 ans ­ n'aurait pas découvert le rugby, au programme de l'UFRSEP de Caen. Coup de foudre: «Plusieurs filles ont été emballées par le côté solidaire de ce sport collectif par excellence. Et quand un ami de l'université a décidé de monter une équipe féminine, je n'ai pas hésité une seconde.» Rattachée au Caen Rugby Club («Nous avons été très bien accueillies par ce club masculin»), l'équipe va alors signer un parcours phénoménal: en cinq ans elle devient, après deux échecs en demi-finale, championne de France , battant les tenantes du titre: les Pachys d'Herm landaises. «Nous avions un avantage sur les autres. La plupart des joueuses étant étudiantes en EPS, nous compensions nos lacunes techniques par la condition physique.»

D'abord chahuté à chaque sortie («Surtout dans le Sud-Ouest où