Lens, envoyé spécial.
Un parfum de déprime flotte sur Lens. Pas seulement à cause du petit vent frisquet qui s'engouffre entre les bâtisses de briques rouges de la cité du Pas-de-Calais. Le coup de blues est footballistique. Un mauvais début de championnat, une modeste treizième place et, surtout, le départ retentissant de l'entraîneur Daniel Leclercq, démissionné le 1er octobre. Le RC Lens, qui reçoit ce soir Vitesse Arnhem en 2e tour aller de la Coupe de l'UEFA, va mal.
Dans cet ancien pays minier, frappé par le chômage (20% de la population active), le jeu offensif des champions de France 1998 était un des rares plaisirs. «Ici, c'est une ville morte, assure Gaby, fidèle parmi les fidèles. Tu retires le foot, y'a rien.»
Le «grand blond». Certes, après deux courtes victoires (1-0) contre Montpellier et à Troyes lors des deux dernières journées, les Lensois ont évité la noyade. Mais cette rémission est fragile. Et les supporters ont mal digéré le départ du «grand blond», qui mena les Sang et Or à leur premier et unique titre de champion de France. «Quand je l'ai appris, j'y ai pas cru, soupire Martine, dirigeante d'une des sections de Supp'R Lens. Mais Leclercq peut partir la tête haute. Tous les supporters sont avec lui.» Le match contre Montpellier, le 16 octobre dernier, fut l'occasion de le démontrer. Pancartes réclamant le retour de Leclercq et la démission du président Gervais Martel, dix minutes de silence en début de match" Du jamais vu. «Pour mon premier match à B