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Base-ball. Ils remportent le championnat américain.Les Yankees font chavirer New York

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publié le 29 octobre 1999 à 1h24

New York de notre correspondant

La touriste japonaise n'a rien vu venir. Surprise par les jets de bière, elle a dérapé sur le sol du All Stars Café, au milieu de Times Square, sans s'arrêter de photographier. Autour, c'est le délire. Il est 11 h 24 et, sur les écrans géants, les Yankees viennent de réaliser l'exploit que toute une ville attendait: remporter les World Series, le championnat américain de base-ball, pour la deuxième fois en deux ans, la troisième en quatre ans.

«Miracle». Le rade est au bord de l'implosion. Monté sur une table, un jeune Noir, habillé aux couleurs de ses héros, crie au «miracle». Dans la rue, la police ne peut rien faire. Les New-Yorkais sont sortis pour fêter toute la nuit la victoire contre les Braves d'Atlanta. «C'est fabuleux, c'est le plus beau jour de ma vie», hurle José, électricien de 35 ans qui a tombé la chemise, «New York peut disparaître maintenant sous une attaque nucléaire, cela n'a plus d'importance.»

Tous les ans, à la même époque, l'Amérique ne vit que pour le base-ball. La folie qui a gagné New York les deux dernières saisons n'est pas particulière à la ville, elle est la même chez tous les vainqueurs des World Series. Une démesure à l'image d'un sport considéré comme le plus américain de tous, le plus enraciné dans l'histoire du pays. «Le base-ball a la plus longue histoire professionnelle de tous les sports américains», explique John Sarappo, fan depuis plus de quarante ans. «On date généralement ses origines à 1839, lorsqu'un