Les Australiens ont certes passé la semaine à visionner à la vidéo
le record de tous les temps en match international de Jannie de Beer, passant cinq drops d'affilée aux Anglais en quart de finale de la Coupe du monde. Nul doute qu'une pression des trois-quarts aussies se fera fort de limiter l'espace de l'impudent n°10 des Springboks qu'ils rencontrent aujourd'hui en demi-finale à Twickenham. Mais le demi d'ouverture sud-africain est aussi rapide qu'inspiré. Comme Maradona évoquait la main de Dieu, De Beer pourrait volontiers évoquer le pied de Dieu. Celui de l'homme qui passe cinq drops sur cinq en une mi-temps, dans tous les angles, à l'improviste. Reste qu'après «l'impromptu de Paris» giralducien, faisant suite à celui, moliéresque, de Versailles, l'impromptu de Londres pourrait bien ne jamais avoir lieu.
Métamorphose. La déception de la presse du Cap ou de Jo'burg sera alors à son comble. Car pas une gazette n'aura omis cette semaine de tresser les louanges du béni du ciel. Il faut dire que l'hymne célébré par les quinze en maillot vert martèle lui aussi l'invocation: «Que Dieu bénisse l'Afrique»" Dieu s'est fait attendre une mi-temps pour remplir l'escarcelle sud-africaine de ces 15 points, sans oublier les 19 points supplémentaires au crédit du demi d'ouverture: cinq pénalités et deux transformations.
Dieu est forcément pour quelque chose dans cette métamorphose du cloporte. Le demi de mêlée titulaire de l'Australie n'est autre que l'incontesté Henry Honnibal. Ce dernie