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Libération
Interview

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. France-Nouvelle-Zélande, dimanche. Un match de plus dans la vie de Skrela. L'entraîneur français met l'accent sur l'optimisme.

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publié le 30 octobre 1999 à 1h25

Il était là, sous les poteaux et il regardait son équipe à l'autre

bout du terrain. Il murmurait les mouvements justes et, à cinquante mètres, les jeunes gens s'exécutaient comme s'il leur avait transmis sa pensée. Tout marchait magnifiquement, à toute vitesse. C'était en 1998, au début du Tournoi des cinq nations et Jean-Claude Skrela, souriant, dit alors: «Et pourquoi elle ne serait pas championne du monde cette équipe-là?»

Coup de vieux. Un an et demi après, il a connu des revers après les succès, son visage devenu ascétique depuis deux mois s'est rempli en une semaine, il sourit à nouveau. L'homme de 50 ans en a perdu vingt d'un coup et la même question demeure avant de rencontrer les All Blacks dimanche à Twickenham. «Tu sais, les matchs, si tu les fais avant, c'est pas la peine de rentrer sur le terrain" Le sport pour moi, c'est le refus de se soumettre aux faits. Les All Blacks sont les plus forts, c'est le fait. On peut les battre quand même, c'est le refus de s'y soumettre. Si tu n'as pas le sourire au moment de rencontrer les All Blacks en demi-finale de la Coupe du monde, quand trouveras-tu ton plaisir dans ce jeu?»

Un optimiste ou un naïf? Ce serait trop court. C'est un homme qui avait dit en arrivant, il y a quatre ans: «Ma vie est déjà faite. Le rugby m'a déjà donné plus que je pouvais espérer. J'ai construit ma maison, j'ai un travail qui me plaît. Je n'attends ni honneur ni gratification.» On pouvait comprendre que le joueur international Skrela, un du Grand Che