Soupçonné depuis des années d'être le Monsieur dopage du sport
italien, le recteur de l'université de Ferrare, Francesco Conconi, pensait pouvoir se cacher derrière des disquettes protégées et des dossiers codifiés. En vain. Le procureur de Ferrare, Pierguido Soprani, qui mène depuis 1996 une enquête autour du sulfureux centre de médecine sportive de la ville et a ordonné une perquisition, est en possession des clés pour faire la lumière sur les pratiques du Pr Conconi.
C'est du moins ce que laisse entendre le mensuel GQ qui publie un résumé accablant des dossiers sportifs et médicaux d'athlètes, à partir des données trouvées dans le bureau de Conconi. Selon la revue, la double championne olympique de ski de fond à Lillehammer, Manuela Di Centa, aurait vu en quelque mois son hématocrite passer de 39% à plus de 50%. «Le traitement l'aurait magiquement projetée durant la Coupe du monde 1992-1993, de la 22e place, le 12 décembre, sans EPO, à une 3e et 2e place, avec EPO, trois mois plus tard», écrit le journal.
Même constat pour l'ex-champion cycliste Claudio Chiappucci qui aurait été suivi par Conconi avec ses compagnons de l'équipe Carrera, Bontempi, Roche, Perini et Sorensen. Selon GQ, il Diablo aurait, au fil des courses, poussé son hématocrite jusqu'à 60% en 1994 (contre 35,7% en début de saison) sans obtenir les victoires escomptées: durant le Giro 1995, il obtiendra une 4e place, «derrière Rominger, Berzin, Ugrumov, tous assistés par le docteur Michele Ferrari», un des col