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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. L'art et la matière grise. La presse anglaise salue une victoire française venue d'ailleurs.

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publié le 2 novembre 1999 à 1h43

Cardiff, envoyé spécial.

Toute la question est de savoir s'il s'agit de l'événement sportif du siècle ou seulement du match de rugby du siècle. L'élimination des All Blacks par l'équipe de France a laissé la presse anglaise d'hier dubitative. Le match du millénaire? En tous les cas, c'était un beau match.

Dimanche soir, dans un pub de Richmond, la plus importante densité de clubs de rugby de la région de Londres, Zinzan Brooke, ancien n° 8 des All Blacks, disait qu'il n'y avait rien à redire à cette victoire et que son ancienne équipe avait été battue dans tous les secteurs et notamment la rapidité. Dans le Daily Telegraph, son ancien capitaine Sean Fitzpatrick écrivait que «la manière totalement enivrante de la victoire française est une des meilleures choses qui soit arrivée au rugby moderne».

Retournement de veste. En tous les cas, le ton a radicalement changé d'un jour à l'autre. Avant ça, la majorité des chroniqueurs estimaient que, pour réserver leur place en finale, les All Blacks devaient seulement faire attention de ne pas rater le car. Aujourd'hui, on ne peut même pas dire qu'ils aient raté la demie. Ils ont simplement été détruits par les Français, estime la presse britannique. Un chroniqueur du Guardian, puisqu'on peut retourner sa veste sans perdre le sourire, se demande même si ce n'est pas pour «porter leur propre costume de deuil» que les joueurs néo-zélandais ne sont pas habillés en noir. Jusque-là, on disait en France qu'ils portaient celui de leurs adversaire