Gloucester, Cheltenham envoyé spécial
Fondé en 1873, et faisant donc figure de pionnier, le Gloucester Rugby Football Club possède deux particularités. La première, c'est ce stade de Kingsholm, édifié en plein coeur de la cité-cathédrale, dont on aperçoit la pelouse légèrement en biais. A tel point que le plus insignifiant des badauds, même pas fichu de réceptionner un fish and chips en arrêt de volée, sent monter en lui l'irrésistible envie de fouler cette herbe couleur des Midlands. Seconde particularité du Gloucester RFC propriété de l'Ecossais Tom Walkinshaw, patron de l'écurie de F1 Arrows , le nom de son directeur du rugby: Philippe Saint-André. 69 sélections en équipe de France (dont 34 comme capitaine) pour 32 essais marqués. L'homme qui fut ainsi à l'origine de la «relance du bout du monde» à l'Eden Park d'Auckland, le 3 juillet 1994, et à la conclusion de l'«essai du siècle» à Twickenham, le 16 mars 1991, habite à 12 miles de là, à Cheltenham, ville réputée pour son champ de courses, ses thermes et son université. «Quand j'ai débarqué, je ne parlais pas un mot d'anglais, dit Saint-André. Je m'exprimais en espagnol. Mais le secret, c'est le terrain. J'ai fait gagner un ou deux matchs et j'ai été vite accepté. Je me suis bien intégré, aussi. Je n'ai pas emmerdé le monde en répétant que le fromage français était le meilleur.» Il dit aussi: «Deux ans après mon arrivée, je me retrouve premier Frenchy à entraîner des Anglo-Saxons. C'est d'autant plus une révolution