Menu
Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Cinq semaines en ballon. Gallois pro-Gaulois. De Béziers à Cardiff par la route, visite des lieux, des personnages et des époques qui font le sel du rugby.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Pontypridd envoyé spécial

En France, depuis cette rixe obscure qui opposa, au sortir d'un match de Coupe d'Europe, quelques joueurs visiteurs à leurs adversaires corréziens dans un bistrot de Brive, on a une mauvaise image de Pontypridd. D'autant que deux des Brivistes parmi les plus charismatiques, Philippe Carbonneau et Christophe Lamaison, avaient terminé la soirée aux urgences, lieu peu propice à la bonne tenue d'une troisième mi-temps. Moins rancuniers, les Gallois ont déjà oublié l'incident, soutiennent à fond le XV de France, leur équipe favorite après les «Diables Rouges» bien sûr. De toutes les nations du Royaume-Uni, le pays de Galles est la plus perméable à l'influence française. Ses choeurs polyphoniques font l'admiration de spécialistes basques comme Peio Dospital, et Pontypridd, porte de la Rhondda Valley, n'est pas sans évoquer Saint-Jean-Pied-de-Port, avec ses maisons grignotant la colline et cette Taff River encaissée en guise de Nive. A l'époque où les puits de charbon fonctionnaient à plein, la main-d'oeuvre venait volontiers d'Ecosse, d'Irlande, d'Angleterre. Ce qui explique peut-être l'extrême convivialité d'habitants confrontés à tant de tragédies: du désastre de Senghenydd en 1913, qui coûta la vie à plus de 300 mineurs, aux inondations de 1929 qui détruisirent jusqu'au Julia Bridge. A Pontypridd, on possède donc une échelle des valeurs parfaitement graduée. Sur celle-ci, le rugby, implanté en 1877 à l'initiative de James Spickett, occupe, évidemment, u