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RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Le Quinze bleu à bloc. A la veille de la finale contre les Australiens, les Français tentent de conserver l'état d'esprit forgé contre les Blacks.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Cardiff envoyé spécial

Les journalistes britanniques ne se posent qu'une seule question: les Français seront-ils capables de rééditer la même performance? Il est difficile de dire s'ils l'espèrent ou s'ils en doutent. Certainement un peu des deux. L'expérience leur montre que les Australiens, en général, l'emportent. Mais comme les All Blacks. Alors les confrères anglais cherchent le sens de l'expression «exception française».

Dans cette situation, le manager Jo Maso a une réponse: «Les finales de coupe du monde sont rarement de grands matchs. J'espère que, avec les Australiens, nous allons réaliser la meilleure finale depuis que la coupe du monde existe.» C'est à la fois de la langue de bois et un souci sincère. Mais ce n'est pas le premier. «On joue une finale pour la gagner, dit Jean-Claude Skrela, l'entraîneur. S'il y a du spectacle en plus, tant mieux.»

Mais cela semble difficile pour les Français de gagner sans spectacle. Dans l'état actuel des choses, le style de jeu des Français ne s'appuie sur aucune tradition bien établie, sinon le savoir ancien que le succès du rugby hexagonal est toujours venu d'une sorte de subversion des canons britanniques. Aujourd'hui, c'est quelque chose de moins facile à saisir.

Dans l'inconnu. Il serait faux pourtant de ne déceler dans le style de cette équipe que la pure inspiration. Quand les Britanniques renoncent à comprendre, ils parlent de romantisme, terme assez vague qui dit ici une légèreté d'être. Ce à quoi Jean-Claude Skrela met un