Toulouse de notre correspondant
Le patron du café des Sports de l'avenue des Minimes envisage, à l'avenir, d'interdire l'usage du téléphone portable pendant la retransmission des matchs «Ça sonne pendant les pénalités et ça empêche de se concentrer.» Les hurlements des trois clientes qui se sont collé le nez au téléviseur ne le dérangent en revanche pas «Là, c'est parce qu'y a mêlée. Elles poussent.» Toulouse a poussé comme ça, samedi, pendant une heure et demie. Puis la ville a repris le train ordinaire des choses. Le coup de sifflet final a eu l'effet d'un coup de baguette. La magie avait cessé. Deux jeunes supporters bariolés de bleu-blanc-rouge se sont remis à parler de leur prochain contrôle de maths dès leur sortie du Bar basque «parce qu'y a école lundi"». Les balcons de l'hôtel de ville étaient pourtant encore drapés de tricolore comme aux grands jours de la cité.
Intégration. Parce que le jour était grand pour Toulouse. «Avec Ntamack, Soulette, Tournaire, Pelous et Garba ("josa, ndlr), c'est quand même le tiers du Stade toulousain qui se retrouve formant le XV sur la pelouse du Millenium», exultait Léopold à sa fenêtre, la veille de la rencontre. Il y avait tendu les drapeaux rouge et noir de son club préféré comme les dimanches de championnat. Mise en condition ordinaire pour un supporter ordinaire. Mais sa belle-mère, championne cantonale de rami, s'était prise à parier que Milou Ntamack marquerait un essai. Un anesthésiste de l'hôpital Purpan a aussi estomaqu