Rome, de notre correspondant.
Les enquêtes sur le dopage en Italie semblaient marquer le pas. Le juge de Turin Raffaele Guariniello vient de changer de braquet. Et Marco Pantani de changer de maillot. Judiciairement parlant. Jusqu'à présent, le grimpeur italien, vainqueur l'an dernier du Giro et du Tour de France, n'était entendu par les magistrats qu'en tant que témoin. Hier matin, il a été reçu par le procureur de Turin comme mis en examen. Dans sa lettre de convocation, Guariniello lui a indiqué qu'il était soupçonné d'avoir enfreint la loi 401 du code pénal italien, datant de 1989, qui réprime la fraude sportive. En clair, le magistrat accuse Pantani de s'être dopé et d'avoir ainsi cherché à fausser la course Milan-Turin, en octobre 1995.
Taux démesuré. Lors de cette épreuve, Pantani avait été victime d'un accident, se fracturant une jambe en percutant une voiture roulant sur le parcours. Il avait été immédiatement emmené à l'hôpital. Où les médecins avaient relevé un hématocrite (taux de globules rouges dans le sang) de 60%! Un taux démesuré qui laisse entendre que «le Pirate» n'avait pas absorbé que de l'eau et des cappuccini. Pantani dont la carrière semblait alors compromise, était loin d'imaginer toutes les conséquences de l'accident. Il avait porté plainte contre les forces de l'ordre chargées de la sécurité de la course. Plainte qui permet aujourd'hui au juge d'avoir accès à son dossier médical. Selon ce même dossier, le magistrat semble persuadé que l'hématocrite m