Auckland, correspondance.
Quand Hauraki pas content, lui toujours faire ainsi. Le golfe qui sert d'antichambre aux navires en partance pour les grands espaces du Pacifique sud depuis le port d'Auckland est d'un naturel plutôt calme. Sauf parfois. Ces derniers temps, il est de mauvaise humeur et les petits voiliers de l'America qui jouent à la régate sur son dos en subissent les conséquences.
Voici un plan d'eau qui a de la personnalité. Hauraki, c'est souple et nerveux comme un Haka de guerrier maori, toujours à osciller entre «Bienvenue» et «tu vas voir ta gueule à la récré». C'est une mer fermée, un peu comme un lac, mais pas tout à fait. De forme vaguement carrée, il est totalement abrité sur trois côtés et totalement ouvert sur le dernier, celui du Nord-Est. C'est par là que rentre la mer venue du fin fond du Pacifique. Ses flancs sont à la fois garnis de pentes douces et de falaises, de zones habitées et d'espaces verts, de bouts de littoral léchés par les faubourgs huppés d'Auckland et d'autres plus déserts où pousse cette herbe verte et grasse qui fait le bonheur des moutons néo-zélandais.
Luttes. Hauraki est un vieux de la vieille. Forgé selon l'humeur des volcans qui ont fait naître ce bout de monde, il a vu passer tous les hommes et les femmes venus s'installer dans ce qui s'appelle aujourd'hui le Waitemata Harbour, la baie d'Auckland. Les Maoris, d'abord, il y a mille ans environ, en tribus successives qui se sont joyeusement entretuées. Puis James Cook (1769) et le