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Libération

Boxe. Il boxe ce soir en catimini. Et rêve encore de victoires. Stéphane Haccoun, roi déchu, s'accroche aux gants.

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publié le 15 novembre 1999 à 1h57

Ce soir, Stéphane Haccoun, ancien champion d'Europe des plume, va

remonter sur un ring, au Palais des Sports de la porte de Versailles, à Paris. Les frères Acaries, organisateurs du championnat d'Europe opposant Mamadou Thiam à l'Italien Manca, lui ont trouvé un adversaire ­ un obscur Hongrois ­ et une petite place dans leur soirée (1); huit rounds en début de programme pour permettre à l'une des vedettes de la boxe française au milieu des années 90 de renouer avec la compétition. Ça ressemble fort à un come-back de plus pour un boxeur de 32 ans à la recherche de sa gloire passée, et d'un petit cachet pour améliorer un ordinaire devenu tristounet.

Haccoun se défend d'être motivé par l'argent. Et raconte ce coup de téléphone de Louis Acaries, alors que Stéphane est à l'entraînement dans la salle de boxe de ses débuts, au gymnase Jules-Noël, près de la porte de Vanves. «Louis me demande combien je veux pour ce combat. Qu'est-ce que je pouvais lui répondre? Je reprends tout à zéro, et je dois à nouveau faire mes preuves. Le fric viendra plus tard, si ça marche.» Le boxeur dit avoir appris à se passer d'argent depuis qu'il a raccroché ses gants, un soir de défaite en demi-finale d'un championnat de France, en janvier 1995. «Je gagnais correctement ma vie mais j'ai tout perdu», avec des amis, qui n'en sont plus, puis en se faisant escroquer dans une affaire de restauration qui a fait faillite.

La gloire. Haccoun était pourtant monté assez haut. Dans le sillage de Christophe Tiozzo,