En battant la Croatie par trois buts à zéro, les Bleus se sont remis à briller dans leur jardin préféré, preuve que lorsqu'un match est sans enjeu les jambes se délient. La dernière prestation des joueurs entraînés par Roger Lemerre avait été laborieuse il y a un mois, lors de France-Islande, un peu à l'image de toute la campagne de qualification pour l'Euro 2000. Samedi soir à Saint-Denis, les 75 000 spectateurs ont bien crû revoir pendant une mi-temps le spectre d'une équipe championne du monde encore engluée dans son après-Mondial.
Blessés. Lemerre avait pourtant taillé dans la masse, se faisant violence pour se priver de Laurent Blanc, de Didier Deschamps et de Youri Djorkaeff. Vu le nombre de blessés (Barthez, Lizarazu, Dugarry, Petit, Henry, Laslandes, sans compter Anelka ou Trezeguet), le visage de l'équipe de France ne pouvait qu'être différent. Pourtant, les balbutiements aidant, le score à la mi-temps était resté vierge face à une équipe croate pourtant bien mal en point.
Fallait-il aller plus loin? Sans doute. Et, curieusement, c'est la sortie de Zinedine Zidane qui semble avoir libéré ses camarades. En fait, Zizou sorti pour ménager son genou, la distribution du jeu a été beaucoup plus difficile à lire pour les joueurs de Miroslav Blazevic. «Les cinq dernières minutes de la première mi-temps nous ont ouvert les yeux. On a compris qu'il fallait presser plus haut, leur rentrer dedans sans les laisser ronronner», a expliqué Lemerre, satisfait d'avoir