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Portrait

FOOT. L'histoire d'un «petit clandestin albanais» devenu pro.Le PSG, terrain d'asile pour Murati

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publié le 19 novembre 1999 à 1h28

Edwin Murati est un footballeur rare. «Une personnalité à part qui

tranche dans ce milieu d'enfants gâtés», dit de lui Michel Denisot, son ancien président au PSG. «C'est un mec en or, très attachant», ajoute Jean-Michel Moutier, son ex-directeur sportif. Un footballeur qui se démarque, donc: «c'est à son sourire qu'on le reconnaît», rigole Denisot. Affable, élégant, poli, il enchaîne les poignées de main quand ses coéquipiers jonglent entre bouderies et caprices.

Edwin, 23 ans, est un chic type, aucun doute là-dessus. En dehors du terrain. Car, une fois sur le gazon, l'attitude change: «J'ai rarement rencontré un joueur aussi déterminé, aussi sûr de son fait», dit Denisot. Moutier explicite: «Il est évident qu'on ne peut pas vivre ce qu'il a vécu sans une force mentale exceptionnelle.» Son assurance cache donc un secret. Une histoire singulière. «Celle du petit clandestin albanais devenu footballeur professionnel», résume, un peu blasé, ce milieu offensif. Il ajoute: «J'ai juste eu la chance de réaliser mon rêve.» La chance, le hasard, il ne cesse de les évoquer, comme pour exorciser. Il concède d'ailleurs: «Si je suis encore là, c'est que quelqu'un là-haut le veut bien.»

Dans le coffre. Edwin a 14 ans lorsqu'il décide de provoquer son rêve. Il joue au foot. Il est même doué. Il atterrit dans le club phare du pays, «le Partizan de Tirana, le club de l'armée». Le mur de Berlin vient de s'écrouler. L'Albanie fait de la résistance. Le 13 juillet 1990, 4 800 personnes prennent d