Madrid, de notre correspondant.
C'est un club de foot qui ne devrait pas jouer dans la cour des grands. Un budget limité, un entraîneur sans références, des joueurs récupérés d'où on ne les voulait plus, un stade nain, une bourgade qu'aucun guide touristique ne mentionne, une présidente qui passe plus de temps chez le teinturier ou l'épicier que dans son bureau" Bref, le Rayo vallecano littéralement le «Rayon de Vallecas» collectionne les attributs d'un club de seconde zone qui, même dans une Espagne dingue de ballon rond, devrait se satisfaire d'un semi-anonymat. Mais, aujourd'hui, le «Rayo» se rit de tous les oracles, fait la une du Herald Tribune et campe en tête du championnat espagnol de première division (1), devant le Real Saragosse. Et devant les grosses équipes comme le FC Barcelone (5e à deux points)et sa colonie d'internationaux néerlandais, et, surtout, devant les deux équipes phares de Madrid, le Real (8e) et l'Atletico (11e). Car le Rayo vallecano est un petit Poucet madrilène.
«Sarcelles madrilène». Séparé de la capitale par une grosse artère périphérique, Vallecas est un quartier ouvrier hérissé de tours et de barres en brique rouge, et, accessoirement, un supermarché de la drogue bien connu des policiers. Si ce n'était pour son club de foot, peu d'Espagnols sauraient situer sur la carte ce Sarcelles désenchanté de 500 000 habitants, qui échappe encore aux miracles de l'économie nationale. Orgueil local depuis des lustres, le Rayo brille ces jours-ci avec