Mulhouse correspondance
La diaspora brésilienne en Europe compte plus de 300 footballeurs professionnels. En venant en France, Gustavo, 22 ans, et Jaïr, 20 ans, deux jeunes Cariocas, espéraient en faire partie. Ils ne seront pas du prochain recensement. Il y a deux mois, ils pensaient faire un essai à Sedan en D1 et rêvaient d'un salaire de 6 000 dollars par mois (environ 37 000 francs), promis par leur agent. Il y a deux semaines, ils jouaient à Mulhouse, en championnat amateur (CFA) pour 7 500 francs bruts par mois. Aujourd'hui, ils sont repartis dégoûtés par leur galère française et sont à la recherche d'un club au Brésil. Gustavo et Jaïr se sont faits prendre au jeu des agents. Et ont perdu.
«Au Brésil, un homme m'a dit qu'il pouvait me faire jouer en Europe, raconte Jaïr. Normalement, je devais partir avec un autre attaquant. Mais, finalement, celui-ci ne voulait pas venir et l'agent a demandé à Gustavo de le remplacer. On a eu nos lettres de sortie (le document d'une fédération qui autorise un joueur à évoluer à l'étranger, ndlr) et puis on a attendu.» «On nous a dit qu'on jouerait à Sedan», poursuit Gustavo.
«Un agent m'a effectivement appelé il y a quelque temps, raconte Patrick Remy, l'entraîneur sedanais. Il m'a proposé deux joueurs, dont l'un, disait-il, était le fils de Jairzinho (ancienne star de l'équipe brésilienne championne du monde en 1970, ndlr). Il m'a demandé si j'étais prêt à les prendre. Fils de Jairzinho ou non, je lui ai répondu qu'ils pouvaient faire