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Libération

Chronique du dopage. Haltères chargées. A l'occasion des championnats du monde d'haltérophilie qui se déroulent à Athènes, Patrick Laure, spécialiste des drogues de la performance au CHU de Nancy, revient sur un sport souvent cité quand on parle dopage.

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publié le 27 novembre 1999 à 1h31

Lors des championnats du monde d'haltérophilie de 1954, à Vienne, le

médecin de l'équipe soviétique aurait fait une révélation à son homologue américain. Les sept médailles, dont trois d'or, obtenues par son pays aux Jeux olympiques de 1952 l'auraient été grâce à l'usage de testostérone, un stéroïde anabolisant. C'était une première. Depuis, ces produits ont acquis la solide réputation d'être un facteur de succès incontournable dans les sports de force. Certains en ont même fait le déterminant essentiel, comme l'haltérophile américain Ken Patera, évoquant en 1971 un concurrent soviétique: «L'an dernier, la seule différence entre lui et moi, c'est que je ne pouvais pas payer la facture de produits pharmaceutiques. Maintenant, je peux ("). Nous allons donc voir lesquels sont les meilleurs, de ses stéroïdes ou des miens.» Par «meilleurs», il faut sans doute comprendre «qui assurent la victoire et permettent de rester négatif lors des contrôles». Cette deuxième condition est loin d'être toujours remplie, comme le souligne l'impressionnante liste de cas positifs. D'aucuns pourraient s'en étonner: dans les sondages, l'haltérophilie passe, avec le cyclisme et l'athlétisme, pour le sport le plus touché par le dopage. Les pratiquants indélicats devraient donc s'attendre à être contrôlés, et adopter des mesures en conséquence, par exemple n'utiliser que des substances indécelables. Mais le mythe d'être l'athlète le plus fort pousse certains à des comportements extrêmes. Comme recourir