Sydney envoyé spécial
A dix mois des Jeux olympiques, Sydney est prêt, ou à peu près. Gratte-ciel sentant bon le béton frais, abribus sur les trottoirs, nouveaux clochers pour la cathédrale Sainte-Mary's, chaussées éventrées pour tracer autoroutes et lignes de train, stades et piscines étincelant sous les projecteurs. Les Sydneysiders, eux, sont blasés. Comme si plus rien ne pouvait les toucher. Ni la fierté d'avoir réussi l'essentiel du gigantesque programme de construction qui a compliqué leur vie pendant ces six dernières années, ni les mini-scandales à répétition, ni même la perspective de l'après-JO, quand la ville leur sera, enfin, rendue.
Stratégies d'évasion. Quand Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique (CIO), avait annoncé la victoire de la candidature de Sydney en 1993, la ville avait fait la fête toute la nuit. Aujourd'hui, ses habitants haussent les épaules et peaufinent les stratégies d'évasion. Tony, producteur de télévision, se voit aux Cyclades et Philippe, maçon, en Languedoc. «Loin du bordel», de l'invasion, programmée pour ces deux semaines, du 15 septembre au 1er octobre 2000. Les organisateurs, eux, n'ont pas encore atteint cette sérénité.
«7 sur 10», c'est la note que donne Blair Palese, de Greenpeace, au Socog, le comité d'organisation des Jeux olympiques. Les écologistes se contentent de juger les organisateurs sur leur respect des directives relatives à la protection de l'environnement qu'ils avaient élaborées avec les pro