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Libération

HIPPISME. Un turfiste se bat contre le déferrage avant les courses, une pratique douteuse. Gaspard, croisé du fer à cheval.

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publié le 30 novembre 1999 à 1h29

Sénas (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Gaspard Aqué ne se veut ni «parieur contestataire» ni «révolutionnaire». Pourtant, c'est une «déclaration de guerre» que ce turfiste, passionné de trot depuis 35 ans, lance contre la pratique du déferrage, qui consiste à enlever les fers des chevaux quelques minutes avant la course, sans forcément en informer les parieurs. Ainsi délestés de deux ou quatre fers, les trotteurs peuvent gagner 25 mètres par course, assure Gaspard. Le cheval sent mieux le sol, son sabot n'accroche pas la piste, il est donc moins ralenti. «Plus fort que le dopage», affirme-t-il. «Délit d'initiés». La pratique est légale, mais sa confidentialité la rapproche d'un «délit d'initiés», selon Gaspard. «Les parieurs sont trompés, accuse-t-il. Si vous ne faites pas partie du petit cercle, vous ne savez rien, et vos chances de gagner sont réduites. Ces pratiques relèvent de la justice.» Alerté, le parquet de Marseille vient d'ouvrir une enquête préliminaire. La sous-direction des jeux et des courses des renseignements généraux tente de déterminer s'il y a là infraction au code pénal, ou simple ruse de joueur.

Nul, dans le milieu, ne semble contester l'efficacité du déferrage, dont on use avec parcimonie car, sans fer, le trotteur peut subir de graves lésions aux tendons, aux articulations ou aux sabots. «Ferré, tel trotteur équivaut à un valet, mais déferré, il vaut un as" Ce n'est pas du tout pareil et fausse le jeu», estime Paris-Turf. Gaspard tient à jour des s