Médecin et sociologue, Patrick Laure est spécialiste des drogues de
la performance au CHU de Nancy.
La créatine n'est pas un produit dopant. Du moins, elle n'est pas inscrite sur la liste des substances interdites aux sportifs. D'ailleurs, comment le pourrait-elle, puisqu'elle fait partie de notre alimentation? Elle est présente surtout dans le boeuf (un kilo de steak en contient environ 5 grammes), le porc, le saumon ou le thon. On en trouve aussi, mais très peu, dans le lait et dans les fruits et légumes. En outre, l'organisme lui-même en fabrique. Pour la détecter dans les urines, il faudrait donc disposer d'un test qui permettrait, d'une part, de différencier sa forme endogène de sa forme exogène (provenant de l'extérieur) et, d'autre part, de distinguer, dans les formes exogènes, celles qui proviennent de l'alimentation normale et celles venant d'un apport supplémentaire" Un tel casse-tête que le Comité international olympique y a renoncé.
Cela dit, «non interdit» ne signifie pas «autorisé». En France, notamment, la créatine n'a pas de statut légal: ce n'est ni un médicament, ni un complément alimentaire. Sa commercialisation y est donc interdite. En principe. Car l'engouement qu'elle suscite est tel qu'elle attise l'appât du gain chez des détaillants indélicats. Ou mal informés, c'est selon.
Le plus drôle, c'est qu'on ne sait toujours pas, à l'heure actuelle, à quoi peut servir une supplémentation en créatine. Certes, depuis Linford Christie, qui en aurait utilisé lors de