Birmingham, envoyée spéciale.
A Birmingham, le championnat du monde d'escalade, c'est un peu le non-événement. Le National Indoor Arena, l'espèce de grande soucoupe blanche posée en centre-ville où se déroulait la compétition ce week-end, n'a pas jugé utile de le signaler. Pas même une banderole à l'extérieur. A l'intérieur, quatre ou cinq tubes à la I'm a Barbie Girl passent en boucles. Une dizaine de stands, en lisière, se disputent le chaland. On peut acheter des fourrures polaires à moitié prix, manger de la saucisse à l'eau, jouer à tâter de la prise sur des petits murs, ersatz du grand, central, beaucoup plus méchamment incliné, sur lequel s'affrontent les meilleurs mondiaux (1).
Le public est pourtant venu en nombre (6000 personnes) assister à la finale, remportée par l'Italien Bernardino Lagni chez les hommes et la jeune Française déjà tenante du titre, Liv Sansoz, chez les femmes. Mais il n'a rien de local. Il ressemble à ses vedettes: bonnet vissé sur la tête, fourrure polaire, blouson montagnard, chaussures de rando. C'est le look grimpeur, le même qu'arborent les compétiteurs. Birmingham, avec ses bars branchés, ses filles déambulant en talons hauts et mini-jupes par moins 5°C, en ricane encore. Le soir, tous les participants de ce championnat racontent qu'ils ont essuyé les mêmes refus, pas trop polis, à l'entrée des boîtes. «Non franchement, regardez-vous, vous n'avez rien à faire ici, circulez.» Eh oui, le petit milieu de la grimpe de haut niveau a encore du ch