Menu
Libération

FOOT. Strasbourg se traîne en D1 et se fâche avec son public. Les insultes racistes pleuvent. Coups sous la ceinture dans le Bas-Rhin.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 décembre 1999 à 2h02

Strasbourg, de notre correspondante.

La banderole, brandie la semaine dernière lors du match Strasbourg-Bastia au stade de la Meinau, en dit plus qu'un long discours: «Proisy, Le Roy, quoi que vous fassiez: la solution, démission.» Qu'importent aujourd'hui les résultats. Le Racing-Club de Strasbourg peut bien engranger quelques victoires, se hisser (provisoirement?) hors de la zone des relégables, il y a quelque chose de cassé entre le club alsacien, ses dirigeants et son public. Comme si un début de saison calamiteux n'y suffisait pas, le club en a rajouté: Teddy Bertin, le capitaine de l'équipe, a traité des supporters alsaciens de «sales Boches», et le manager général, Claude Le Roy, en a qualifié d'autres ­ on ne sait trop qui ­ de «fachos» et de «nazillons». Ces dérapages verbaux ont mis le Racing au bord de la crise de nerfs. «C'est quand même le seul endroit de France où le public qui paie a le droit de se faire injurier, parce que l'équipe joue mal», remarque un observateur local.

Supporters humiliés. Certes, depuis trois matchs, l'équipe alsacienne ne perd plus. C'est bon pour le moral, même s'il n'y a pas de quoi pavoiser: samedi, Strasbourg a concédé le nul face à une équipe encore plus mal en point: Montpellier. Insuffisant pour combler le fossé qui sépare désormais des responsables perçus comme trop lointains, des supporters humiliés et une opinion flouée.

C'est la troisième saison que l'équipe bat de l'aile. Depuis qu'il a acheté le club à la ville de Strasbourg,