Vainqueur du dernier Tour d'Italie à la suite du retrait forcé (pour
taux d'hématocrite trop élevé) de Marco Pantani, le coureur italien Ivan Gotti est à son tour soupçonné d'avoir absorbé des substances dopantes. Et avec lui son dauphin du Giro, Paolo Savoldelli, ainsi que le roi du sprint, Mario Cipollini, et Pavel Tonkov, Abraham Olano, Axel Merckx, Tony Rominger, Armand de Las Cuevas et treize autres coureurs.
Le procureur de Bologne Gianluigi Spinosa, qui a déjà demandé en juin le renvoi devant les tribunaux de seize personnes, dont plusieurs médecins et directeurs sportifs, pour «administration de produits nocifs», vient de transmettre les dossiers de tous ces coureurs à la commission antidopage du Comité olympique national italien (Coni), avec les conclusions accablantes de trois consultants scientifiques qui ont analysé le sang des athlètes. La plupart d'entre eux présenteraient des hématocrites supérieurs au seuil des 50% tolérés ou des brutales variations de taux ne pouvant s'expliquer que par l'absorption de produits interdits. «Certains paramètres comme l'hématocrite et la ferritine font état d'une situation dangereuse, a confirmé l'un des trois experts, et il ne s'agit pas de variations naturelles mais d'altérations dues à la prise de différentes substances.»
Du point de vue judiciaire, les cyclistes continuent d'être considérés comme des «victimes» du dopage. En revanche, les autorités sportives italiennes pourraient rapidement prendre des sanctions disciplinaire