Marseille, de notre correspondant.
Les ultras avaient tout compris. «Allez tous vous faire enculer!» clamait samedi leur banderole dans les virages sud du Vélodrome. C'est ce qui s'est passé. Cet OM-Lens fut mieux que prévu. Joueurs, supporters, arbitres et flics, tout le monde a été nul et, à la fin, tout le monde a pleuré. Pas que de chagrin: les CRS et leurs grenades lacrymogènes (avaient-ils des stocks à vider?) y ont bien aidé. Après, quand le gaz s'est estompé, Patrick Blondeau, en vieux grognard né à Marseille, a déclaré: «Les supporters ont raison. Certains joueurs ne méritent pas de porter ce maillot. Ils doivent partir. C'est comme ça, Marseille.»
Vendredi, dans un tract, les supporters avaient prévenu. «Nous sommes tous supporters de l'OM, pas de ses joueurs. Ce n'est pas nous qui avons déshonoré le maillot olympien. Ce n'est pas à nous de démissionner ["] Nous ne soutiendrons pas cette équipe de mercenaires.» Samedi, dans les tribunes, ils opposent «le silence et le mépris», ou les insultes et les sifflets. Dans la marmite du Vélodrome devenue congélateur, on n'entend que les 300 supporters lensois. Qui entonnent les chants de l'OM" Joueurs terrorisés. Sur la pelouse, les Marseillais sont terrorisés. Certes, il manque Dugarry et Maurice, blessés, et Luccin, suspendu. Mais, surtout, après les cartons à Rotterdam (3-0) et à Saint-Etienne (5-1), les trouillomètres sont à zéro. A cause de l'engueulade du coach Bernard Casoni, après la déroute hollandaise. A cause du g