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Libération

VOILE. Dix-huit mois après sa disparition, le marin du siècle est, plus que jamais, une légende. L'héritage Tabarly.

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publié le 21 décembre 1999 à 2h22

Que reste-t-il de Tabarly? La mémoire apaisée d'une disparition

acceptée, des évocations sans fin de sa droiture mutique, un héritage marin à faire fructifier et beaucoup de projets comme des gages de continuité. L'homme qui a fait redécouvrir la mer à la France des champs et des forêts survit à sa disparition en mer d'Irlande, en juin 1998. La ferveur qui a entouré sa mémoire lors du récent Salon nautique de Paris en témoigne, tout comme sa désignation comme «Breton du siècle» devant Bernard Hinault (1).

Tout juste créée, l'association Eric Tabarly compte déjà 600 membres (2). Et ses bateaux, ses Pen Duick, sont en train d'accéder au rang de reliques saintes qu'on encense, pour éviter de confier la sympathie qu'on pouvait éprouver pour leur capitaine si avare de démonstrations d'émotion. Pen Duick, premier du nom, le vieux cotre que lui avait confié son père et qu'il avait amoureusement remis en état, hérite évidemment de la meilleure part. Les lecteurs du magazine Voiles et Voiliers viennent de l'élire «voilier du siècle». Il devance le Joshua de Bernard Moitessier, mais ses «frères» ne sont pas bien loin, qui lui tiennent compagnie dans les dix premières places. Pen Duick VI, le monocoque vainqueur de la Transat 1976, est 4e. Pen Duick IV, le trimaran révolutionnaire repris par Alain Colas, est 5e. Pen Duick II, et son succès dans la Transat 1964, est 6e. Quant au Pen Duick III, la goélette du bonheur menée par Jean-François Coste dans le Vendée Globe 1989, elle pointe au