Rome de notre correspondant
Dans le cadre des affaires de dopage en Italie, l'étau se resserre autour du recteur de l'université de Ferrare, Francesco Conconi, et de certaines stars du sport des années 90. Chaque jour apporte des révélations sur les pratiques du «Professore». Il semble se confirmer que son centre de biochimie financé par le Comité olympique national italien (Coni) pour, entre autres, effectuer des travaux sur la détection de l'EPO servait à organiser l'administration de substances dopantes.
C'est ce que laissent entendre des documents accablants saisis il y a quelques mois, par la brigade des stupéfiants, dans le centre de Conconi sur ordre du procureur de Ferrare, Pierguido Soprani. En 1993, lors d'un symposium à Lillehammer, Conconi avait indiqué que, dans le cadre de ses recherches sur l'EPO, il en avait administré à 22 sportifs amateurs, âgés de 20 à 57 ans. L'un des fichiers informatiques saisi confirme que 22 athlètes ont suivi, durant la saison 1992-1993, un traitement particulier. Mais il s'agirait en fait de sportifs de premier plan, dans quatre disciplines (ski de fond, cyclisme, athlétisme, canoë): des cyclistes Gianni Bugno à Stephen Roche et Maurizio Fondriest en passant par le marcheur Maurizio Damilano, la skieuse de fond Manuela Di Centa et quatre de ses coéquipiers masculins, médaillés aux JO de Lillehammer. Un autre fichier concernant des saisons postérieures ferait état de traitements suivis par Pantani, Gotti, Berzin" Au total, des centaine