La reprise de la saison cycliste se fera officiellement lors de
l'Etoile de Bessèges, une course par étapes dans les Cévennes à la mi-février. Mais la vraie rentrée n'aura lieu qu'en avril à Lille. Pendant une vingtaine de jours, le gratin du cyclisme se retrouvera sur les bancs du palais de justice. L'affaire Festina y sera enfin jugée, fermant le ban d'un Tour de France 98 disputé sous l'arbitrage des policiers et des magistrats.
Pharmacie. Cette année-là, les coureurs ont égrené en guise d'étapes un chemin de croix particulier, d'une descente de la PJ en terre choletaise à un pied à terre du peloton en colère aux bords du lac d'Annecy. Tout avait commencé, avant la première étape irlandaise, avec l'interception, par des douaniers lillois, de Willy Voet, un soigneur belge sévissant depuis des lustres dans le vélo. Ce confident de Richard Virenque, et d'autres stars du vélo européen, transportait dans une camionnette aux couleurs de Festina une pharmacie à faire syncoper les plus avertis des potards. Seringues et EPO, capsules et comprimés, de quoi faire pédaler un peloton complet sans effort pendant une décade. Ce fut la stupeur, les démentis imprécis, puis le coup de tonnerre dans le monde serein des tartuffes de tout poil. L'équipe andorrane Festina se faisait exclure du Tour, la veille du contre-la-montre de Corrèze. Le juge Patrick Keil, magistrat à Lille, a instruit et enrichi le dossier de 5 400 pages de cotes. Puis il a rédigé son ordonnance de renvoi. L'audience d