Aix-en-Provence, envoyé spécial.
«J'ai envie d'aller toujours plus haut, toujours plus vite! C'est le côté spectaculaire de cet art martial qui m'attire avant tout.» A 26 ans, Pascal Gentil promène son 1,98 mètre et ses 95 kilos avec une fausse nonchalance dans la salle du centre régional d'éducation physique (Creps) d'Aix-en-Provence, où l'équipe de France de taekwondo, un sport de combat coréen cousin germain du karaté, s'entraîne en vue des prochains Jeux olympiques de Sydney. Il a en permanence l'oeil fixé sur ses coéquipiers, qui bondissent autour des sacs de frappe en décochant de courtes rafales de coups de pied à la masse de sable. Gentil apprécie d'un plissement d'oeil les performances de chacun, avec une attention un peu plus soutenue pour Moctar Doumbia, son principal adversaire dans la catégorie des lourds (plus de 80 kilos) lors des championnats de France qui se déroulent dimanche au stade Pierre-de-Coubertin, à Paris.
«L'escrime des pieds». Mais le véritable objectif de Pascal Gentil, déjà deux fois champion d'Europe, c'est un passeport pour l'Australie à gagner contre Doumbia et Mikaël Meloul, un autre outsider de talent. «Avec ces trois-là, on a les meilleurs lourds du monde», se félicite Philippe Bouëdo, directeur technique national, avant d'asséner: «Maintenant, il nous faut la médaille d'or, quel que soit celui qui la rapporte. Je ne déciderai qu'au dernier moment qui sera du voyage olympique.» Surnommé «l'escrime des pieds» en raison des sauts acrobatiques