Buenos Aires correspondance
«Dale alegria a mi corazon.» («Donne de la joie à mon coeur"») Ce refrain en hommage à Maradona hante amèrement la tête des Argentins. Diego, el pibe de oro, «le gamin d'or», leur a donné tant d'alegria, mais aussi tant de soucis. Et aujourd'hui, de cauchemars.
A Punta del Este, station balnéaire uruguayenne qui attire toutes les célébrités argentines, Maradona a bien failli ne pas réchapper des festivités du début de millénaire. Au matin du 4 janvier, au bord du coma, l'ancien joueur de Naples est transporté d'urgence dans une clinique et placé en soins intensifs. Le cocktail ingéré (cocaïne, alcool, pilules amincissantes, dérivés d'éphédrine") aurait pu être fatal. Quelques jours plus tard, Maradona, 39 ans, est rapatrié et hospitalisé dans la capitale argentine. Il revient de loin.
Coeur à bout. A Buenos Aires, son état fait le gros de l'actualité. Infographies à l'appui, la presse explique ce que sont l'arythmie ventriculaire, le vasospasme, la myocardiopathie et donne le détail de ses bulletins de santé. Le diagnostic est terrible: son coeur est rongé par la cocaïne. «Seulement 38% du muscle est sain», a annoncé le cardiologue qui le suit à la clinique. Il doit arrêter la drogue. Définitivement. Pas facile. La semaine dernière, un dealer déguisé en médecin a tenté de s'introduire dans sa chambre. Une équipe de télévision, elle, a réussi à approcher clandestinement la star, dans la nuit, pour une interview de trois heures, monnayée entre 30 000