Zagreb, envoyé spécial.
Samedi l'équipe de France affrontera la Russie en demi-finale de l'Euro de handball. Pour en arriver là, les joueurs de Daniel Costantini s'en sont remis à leur inspiration. Jackson Richardson appelle ça le «feelin'», et comme il n'existe pas de traduction appropriée, on retiendra qu'il s'agit d'un sentiment commun qui les habite. Il y a dans cette étrange équipe «qui fume et qui boit de la bière», comme l'avance imprudemment la presse espagnole, un homme au visage doux et inquiétant. Bruno Martini (29 ans), est l'un des deux gardiens des Bleus avec Christian Gaudin. Son histoire est assez curieuse. D'abord, Martini vient dit-il «d'une famille d'antisportifs» et après avoir reçu tant de ballons dans la figure, ça le fait encore rire. Ensuite, il n'est pas fait du même bois que ses coéquipiers joueurs de champ, car gardien est un poste mystérieux.
Un poste pour lui. Les gardiens, par exemple, ne se boudent pas les uns les autres. Il ne sait pas pourquoi, mais présume «que c'est parce que nous, on ne se donne pas de coups. Par exemple les Suédois qui ne saluent jamais, eh bien, seuls leurs gardiens demandent de nos nouvelles. C'est un truc que je m'explique pas», avoue-t-il circonspect. Les gardiens ont rarement des idoles. Celles qu'ils reconnaissent sont souvent des maîtres qu'ils s'apprêtent à renverser. Lui, cite prudent: «Svensson le Suédois et Lavrov le Russe», ce dernier d'ailleurs lui fera face samedi. Martini ne s'est jamais demandé si ce poste