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Libération

Remington crown, Trotteur zain zen.

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Ce bai suédois a redonné le goût d'entraîner à son mentor, Jan Kruithof.
publié le 29 janvier 2000 à 21h37

Dimanche se dispute le Derby des trotteurs, le prix d'Amérique (2

700 m et 4 millions d'allocations), une épreuve qui suscite des records d'enjeu (246 millions de francs en 1999). Général du Pommeau, favori des Français, devra contrer le champion italien Varenne, la suédoise Fridhems Ambra et l'exquis Remington Crown, notre coup de coeur.

Au portail de l'écurie, le cheval, tête encagoulée, s'arrête: un coup d'oeil à droite, un autre à gauche, il avance, attentif, sur le bitume. A son sulky, Jan Kruithof, l'entraîneur, veille: voitures, plaques d'égout sur la chaussée, galopeurs galopant dans le bois voisin. Voilà dix-huit mois que Remington Crown, trotteur suédois, s'entraîne à Lamorlaye (Oise). Mascotte des lads qui hantent cette commune voisine de Chantilly, fief des pur-sang, il est ici chez lui. On le salue, le flatte. Lui, modeste, incline le toupet. Il est bai, quasiment zain, et seul son lad, Eric Quervauvillers, qui passe des heures à le shampouiner, étriller, panser, peut localiser, yeux fermés, l'endroit où sa robe présente quelques poils blancs. Ses membres sont longs, solidement articulés, solidité tout aussi apparente dans le mécanisme de ses épaules, profondes, joliment charpentées, égayées de reflets rubiconds. L'encolure est épaisse, puissante, d'un bloc, à peine moins large dans la région de la gorge. Seule entaille esthétique, le haut de cette encolure est marqué d'un numéro d'identification, sur le cuir, en lisière de crinière. La tête est belle, sculptée de