Bertrand Gille, 22 ans, 1,87 m, 98 kg, pivot, arrière, est un joueur
que son entraîneur de Chambéry, Philippe Gardent, présente comme le profil du polyvalent: «Mis à part dans les buts, il peut jouer à tous les postes et en plus c'est un monstre physique.» Meilleur marqueur du match d'hier (six buts sur sept tirs), il est en licence et prépare le professorat de sport.
La polyvalence des joueurs de l'équipe de France dessinerait-elle le hand de demain?
Il faut prendre cette réflexion avec prudence, car des joueurs polyvalents face à des joueurs qui occupent des postes spécifiques trouvent assez vite leurs limites. La preuve a été faite face aux Russes, par exemple. Plus modestement, je pense que si on a eu des résultats, c'est parce que nous avons surtout bien joué ensemble. Je suis utilisé comme un joueur «tout terrain». Cette image me convient. En fait, je ne demande rien de plus que de jouer tout simplement et cela suffit à ma gratification. Peut-être un jour ça me fera défaut de ne pas avoir de poste spécifique dans le jeu, de passer pour un passe-partout.
Que s'est-il passé dans cette équipe à qui il était promis tous les malheurs?
On a eu l'impression que nous étions devenus compétents en l'espace d'une semaine. On a trouvé dans l'adversité une âme collective très forte. On ne s'est jamais projeté en avant. D'ailleurs, on n'avait pas les moyens. On dit souvent que pour bien jouer ensemble, il faut être amis. Mais un groupe comme celui-là tient sur des relations de travail.