Atlanta, envoyé spécial.
Le spectacle est dans l'arène. Dans l'enceinte chauffée à blanc du Georgia Dome d'Atlanta, des hommes au casque blanc ont posé le genou à terre, comme dans une prière. Juste un peu plus tôt, leur coéquipier, le défenseur des Tennessee Titans, Blaine Bishop, s'est écroulé sur le gazon synthétique, après un choc frontal qui l'a laissé KO. Et, là dans ce moment de recueillement, c'est toute la magie du Super Bowl qui va s'opérer.
Cette finale de «médiocres», entre deux outsiders sans galon, les Rams de Saint Louis et les Titans de Nashville, cette finale que personne n'avait su prévoir va soudain graver sa légende au panthéon du sport que l'Amérique vénère entre tous. En quelques minutes, les 70 000 spectateurs massés dimanche après-midi dans le stade vont sombrer dans la folie d'un match grandiose à couper le souffle. Pour assister ébahis à un total changement de scénario. Et même croire pendant longtemps à l'impossible dénouement.
«Sacrifice». Le matin déjà, Atlanta ne vivait plus que pour «son» Super Bowl, le trente-quatrième du nom. Dans les rues, des hordes hurlantes et colorées célébraient la victoire avant l'heure. Une bible dans la main, un homme s'en remettait aux écritures pour annoncer «le sacrifice des béliers (rams en anglais, ndlr) le jour du sabbat».
Devant la porte d'un grand hôtel, Doug Barnes, sous la pluie glacée avec toute sa famille depuis six heures, savait qu'il ne pourrait plus s'offrir les derniers tickets vendus au marché noir entr