Menu
Libération

Rugby. Le nouveau capitaine du XV de France est physique et cérébral Fabien Pelous, l'emploi de la tête

Article réservé aux abonnés
publié le 4 février 2000 à 22h26

Il a un visage. Un regard direct, des traits assez doux quand il

sourit, la mâchoire assez forte, comme les arcades sourcilières. Il a aussi une gueule pendant 80 minutes, gueule de l'emploi d'un avant dur, les traits crispés, le regard noir perdu au fond des orbites, les mâchoires serrées. Une gueule de cinéma peut-être, tant on voit sur ses traits inhabituels un caractère. Samedi à Cardiff, Fabien Pelous étrennera contre le Pays de Galles son brassard de capitaine de l'équipe de France, pour le premier match du Tournoi des six nations. On s'était étonné que le nouvel entraîneur, Bernard Laporte, choisisse pour le rôle «le joueur préféré» de l'ancien, Jean-Claude Skrela. Laporte avait fait une très belle réponse: «Ça prouve que Jean-Claude est encore un peu parmi nous et j'en suis ravi.»

Gros plaqueur. Fabien Pelous, 26 ans, a commencé sa carrière internationale en 1995, en même temps que Skrela prenait ses fonctions. C'était d'apparence un grand échalas longiligne, les épaules un peu tombantes, la poitrine peu fière, plus de 100 kilos sur la balance quand même, mais rien d'apparent, bâti de cordes plutôt que de sacs. A cette époque, Castaignède débutant éblouissait les passionnés. Et puis, au cours d'un test victorieux contre les All Blacks à Toulouse, en novembre 1995, le seconde ligne Pelous sur un côté fermé fit un modèle de passe sur un pas pour l'ailier qui alla aplatir. Pelous n'était donc pas un mulet. Et aux questions étonnées ensuite, il répondait «c'est le rugby».