Rome, envoyé spécial.
Un Tournoi des six nations qui débarque à Rome pour la première fois avec l'équipe d'Ecosse, c'est un peu comme un voyage dans le temps passé. Dans les années 60, Roger Couderc faisait découvrir à la France entière un jeu qui n'intéressait que le sud du pays. Il y a un accent, des choses étranges qui se passent sur la pelouse, de bons géants qui se rentrent dedans et qui en rigolent ensuite.
C'est l'effet que fait le rugby sur le Romain moyen. La presse italienne détaille les coutumes du rugby qui deviennent à la lecture tout à fait exotiques. La réalité doit l'être aussi. Jeudi soir, Campo dei Fiori, à deux pas de la Piazza Navone, une bande d'Ecossais en kilt qui avaient fait étape dans un bistrot nommé Le Mouton bourré, vidaient des pintes sur le pas de la porte et dansaient au son de la cornemuse. Ils s'étaient fait faire des maillots historiques aux couleurs de l'Ecosse avec les manches aux couleurs italiennes. Autour d'eux, un attroupement de Romains interloqués et souriants. On peut considérer ça comme une opération de propagande gratuite pour le rugby.
«Un jeu compliqué». Dans un pays qui s'interroge ces jours-ci sur le meilleur moyen d'éradiquer la gangrène des supporters fascistes au bord des terrains de foot, la vision d'Ecossais pacifiques et fraternels pourrait donner à réfléchir. S'il veut s'imposer en Italie, le rugby pourrait explorer cette voie. Ce sera plus facile que de convertir les Italiens aux subtilités du jeu.
C'est un pays entièreme