Tour d'Italie 1996: après un prologue en Grèce, à Athènes, les
coureurs s'apprêtent à repasser, en bateau, de l'autre côté de l'Adriatique pour y disputer le reste de la compétition. Au port de Brindisi, les hommes de la brigade des stups italienne, sur les traces d'un trafic de drogue et de substances dopantes, attendent l'arrivée de la caravane. Pour rien. Informé de l'opération, un dirigeant de la Ligue cycliste parvient à avertir les responsables des équipes. Des dizaines de produits illicites auraient alors été jetés par-dessus bord. Le coup d'envoi des affaires de dopage en Italie était néanmoins donné.
Aujourd'hui, de Venise à Palerme, seize parquets ont ouvert des enquêtes sur le dopage. A Bologne, le procureur Giovanni Spinosa a déjà demandé le renvoi devant les tribunaux de plusieurs médecins d'équipes cyclistes. A Ferrare, Pierguido Soprani s'est attaqué aux liaisons dangereuses entre le Coni et le centre de Conconi en évoquant une «association de malfaiteurs». L'enquête devrait être bouclée d'ici à juin. A Turin, le juge Raffaele Guariniello soupçonne notamment Marco Pantani de «fraude sportive» et s'intéresse de très près au Calcio, et en particulier à la Juventus de Turin. «A des degrés divers, aucune discipline n'est épargnée par le dopage, y compris les échecs», souligne le procureur de la commission antidopage du Coni Giacomo Aiello, qui, à la suite des enquêtes de Bologne, pourrait bientôt demander des sanctions sportives contre plusieurs cyclistes profession