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Libération

L'Italie insomniaque et euphorique.

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publié le 7 février 2000 à 22h24

Rome de notre correspondant

Des cortèges de voitures au beau milieu de la nuit à Naples, des écrans géants installés dans différents lieux de la nuit milanaise et près de 3 millions d'Italiens accrochés jusqu'à deux heures du matin à leur téléviseur: la dernière régate de la Coupe Louis Vuitton a une nouvelle fois provoqué un syndrome qui frappe la péninsule depuis plusieurs semaines, l'insomnie de la Lune rouge.

Huit ans après Il Moro di Venezia de Raul Gardini, le pays s'est véritablement pris de passion pour Luna Rossa, le voilier de Patrizio Bertelli, mari de Miuccià Prada et cerveau financier de l'empire de mode milanais. Après les exploits de Giovanni Soldini lors de la course autour du monde en solitaire Around Alone, la voile fait de nouveau figure de sport national, réunissant passionnés et néophytes autour de retransmissions en direct, faisant irruption dans tous les dîners mondains.

Presse en liesse. Les journaux ne sont pas en reste. Hier, la plupart des grands quotidiens nationaux ont modifié en pleine nuit leur une pour annoncer la «magie de Luna Rossa» ou «Luna Rossa, tu es grande» (La Gazzetta dello Sport), «La belle fable de Luna Rossa» (Il Giornale). Reprenant l'expression chère à Mussolini, l'éditorialiste de La Stampa n'hésite pas à rappeler: «Les Italiens sont un peuple de navigateurs, non?» Et d'ajouter: «C'était aussi un défi technologique, de recherche et d'innovation: Luna Rossa a battu les Américains, les Japonais, les Français, les Espagnols, les Sui