Auckland, correspondance particulière.
Une vraie fiesta!" Depuis quelques jours, l'air de rien, les Néo-Zélandais s'étaient rodés. Ils venaient de plus en plus nombreux encourager les deux finalistes de la Coupe Louis Vuitton. Et puis là, pour cette régate «mort subite», ils ont mis le paquet. C'était un dimanche d'été, il faisait beau, tout le monde avait le temps et l'envie de voir cette régate qui s'annonçait exceptionnelle. A terre, sur l'eau, dans les airs, ils sont venus crier leur enthousiasme pour la voile, pour cette finale des challengers entre Luna Rossa et AmericaOne, pour ce formidable spectacle, ce suspense total.
Alors, quand Luna Rossa a pointé le bout de son étrave rouge dans le Viaduct Basin après sa victoire, ce fut l'explosion. Des cris, des cornes de brume, des bouchons de champagne qui sautent. On aurait dit le Team New Zealand de retour de San Diego en 1995 avec la Coupe de l'America dans ses soutes. Partout des drapeaux italiens, des rires, des embrassades. Plus loin, à l'ombre d'un gros yacht, l'équipage d'AmericaOne rumine sa déception, bière à la main, ambiance yeux rouges derrière lunettes noires. Paul Cayard est assis à l'arrière de son bateau, dos tourné à la foule. Il ne dit rien, ne bouge pas. Sa femme et ses enfants sont à côté de lui.
Historique. Puis Luna Rossa accoste à quelques mètres, au pied du podium. L'équipage américain lance un triple hourra, les Italiens répondent. Quelques équipiers sautent de bateau en bateau pour serrer des mains