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Libération

Foot. Un rapport critique l'accueil et le suivi des jeunes étrangers. Buffet s'attaque aux ratés des centres de formation

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publié le 15 février 2000 à 22h13

Serge Lebri, un jeune Ivoirien, avait 14 ans quand un intermédiaire

peu scrupuleux a voulu vendre ses talents prometteurs de footballeur en herbe aux clubs de Nantes et de Rennes en 1995. Amené en France, l'adolescent s'est vu refuser l'accueil par ces deux centres de formation, la commission de l'agent, 60 000 francs, étant jugée trop élevée. Il a ensuite été trimballé dans plusieurs clubs amateurs du Grand Ouest. De promesses non tenues en espoirs déçus, Serge Lebri s'est retrouvé à sa majorité en situation irrégulière sur le territoire français. Il a fait l'objet d'un arrêté d'expulsion en septembre 1999. Il est retourné, bredouille et humilié, en Côte-d'Ivoire.

«Indigne». «Ce fut la fin d'un rêve de footballeur. Ce cas n'est malheureusement pas isolé. L'arrivée des jeunes est le plus souvent organisée par des intermédiaires, dans le seul but de gagner de l'argent. Le résultat de ce commerce indigne est connu. Pour une minorité qui va parvenir à l'élite, combien vont se retrouver hors du système, livrés à eux-mêmes, coupés de leur famille, en situation de très grande précarité», s'est inquiétée hier Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui rendait public le rapport d'inspection diligenté par ses services, en compagnie de Noël Le Graët, président de la Ligue nationale de football, et de Claude Simonet, président de la FFF.

Le rapport s'est attaché à constater les dérives dans l'accueil, le recrutement et le suivi des mineurs étrangers d'origine non com